Petite inspiration rapide

Je suis un réel esclave,
martyrisé par ces pensées qui m’entravent.
J’imagine parfaitement ma déesse,
jusqu’à la courbure de ses fesses.
Il m’en faudrait du temps,
pour effacer ce portrait attirant.
Quand mon esprit s’égare,
il n’est jamais trop tard.
Il suffit que je pense,
à cette image dessinée par ma transe,
pour que sur mon naïf visage,
se grave sans maquillage,
un magnifique sourire,
qui ferait pâlir,
le plus grand des psychopathes.
J’aimerais être un pirate,
pour dérober les habitudes,
d’une fille dévorée par la solitude.
J’y insérerais mon simple nom,
en espérant qu’il devienne une addiction.
Et si venait le jour de la lutte,
ayant comme seule fin, une terrible chute,
de la fenêtre que je m’étais ouvert,
sur son noble cœur désert,
j'effacerais cette ligne,
où mon nom indigne,
fut misérablement écrit.
Cependant, quelque chose me dit,
que cela n’arrivera jamais,
car l’espoir n’est qu’un jouet.
Sans cela, comment feraient les personnes,
pour que leur esprit bourgeonne ?

Aujourd’hui, il pleuvait sans orage,
ce n’était pas un mauvais présage,
mais les gens dressèrent leur imposant parapluie,
dont les bords pouvaient plonger votre regard dans la nuit.
Les sombres nuages agissaient comme des engrenages,
enclenchant les machines à arrosage.
Les gouttes d’eau finissaient leur vie,
sur ces grands objets gris.
Cependant, quelqu’un montrait son visage,
ce qui permettait à la pluie de garder son sillage.
L’eau voyageait avec une vitesse inouïe,
et glissait sur ses cheveux avec acrobatie.
Je passais dans les parages,
puis frôlai cette personne lors de mon passage.
Je perturbai la trajectoire précédemment établie,
d’une goutte qui, contre son envie,
utilisa ma botte comme piste d’atterrissage.
Mon esprit fut percé tel un forage.
Cette jeune femme perdit sa puissante euphorie,
et se sentit indéniablement meurtrie.
Je venais de faire un terrible saccage,
cette goutte avait fini en nappage,
au lieu de rejoindre ses sœurs indubitablement unies.
J’invitai cette fille abasourdie,
à partager sa douleur qui agissait comme un tatouage,
pour me faire pardonner mon carnage.