Quelques règles, par le magazine Lire - 2005

Concrètement, quels conseil pour envoyer un manuscrit ? Le magazine Lire y a consacré un petit article, avec les dix commandements et les dix erreurs à éviter. Tout ça date de 2005, mais je pense que ces conseils sont toujours valables. Les voici!

* Les dix commandement *
1 ) Choisir une présentation aérée : des pages de 25 lignes comportant 60 signes.
2 ) Éviter de trop relier le manuscrit pour faciliter la lecture professionnelle.
3 ) Rédiger une courte lettre de présentation, sans entrer dans les détails du récit.
4 ) Consulter le catalogue des maisons d’éditions auxquelles on envoie son manuscrit pour éviter les démarches inutiles.
5 ) Choisir un ou des éditeurs qui sont en adéquation avec ce que l’on écrit et ce que l’on aime lire. L’échange sera plus fructueux.
6 ) Adresser un texte à une personne en particulier plutôt qu’à une maison d’édition en général.
7 ) Envoyer le manuscrit complet, mais s’il sagit d’une œuvre en plusieurs volumes, n’envoyer que le premier.
8 ) Taire les refus éventuels déjà essuyés.
9 ) Garder en tête que tout se joue souvent sur les premières phrases, les premières pages, il faut savoir accrocher tout de suite le lecteur.
10 ) Lire, lire, lire… et puis tout oublier.

* Les 10 erreurs à éviter *
1 ) Envoyer un manuscrit rédiger à la main. Il ne sera même pas ouvert.
2 ) Envoyer un manuscrit uniquement sur disquette ou par mail.
3 ) Envoyer un manuscrit aux pages trop denses, écrite resto/verso.
4 ) Raconter longuement son histoire dans la lettre de présentation.
5 ) Adresser le texte à une maison d’édition plutôt qu’à un éditeur nommément.
6 ) Trop empaqueter le manuscrit, obligeant le lecteur à des efforts inutiles et agaçants.
7 ) Envoyer un manuscrit à n’importe quel maison d’édition, sans savoir ce qu’elle publie.
8 ) Oublier d’inscrire son nom, son adresse, et son numéro de téléphone ( eh oui, ça arrive plus souvent qu’on ne le croit ! ).
9 ) Survendre son manuscrit dans la lettre d’accompagnement.
10 ) Attendre une réponse dès le lendemain.

Et aussi ces petits conseils de Richard Ducousset, directeur général des éditions Albin Michel:
« Les cinq conseils que je donnerais à un auteur souhaitant se faire éditer sont :
1) N’écrire que s’il ne peut pas faire autrement, comme le conseillait R.M. Rilke à un jeune poète.
2) Ne publier que s’il ne peut pas faire autrement.
3) N’essayer de vivre de sa plume que s’il ne peut pas faire autrement.
4) Ne se soucier de l’opinion des autres que s’il ne peut pas faire autrement.
5) Et toujours aimer passionnément lire et écrire, quoiqu’il arrive. »

Je relis ces "commandements" avec une pointe de nostalgie... J'ai commencé à me renseigner sur l'édition avec les conseils de Lire. Ils m'ont pas mal éclairés, même si j'ai découvert en envoyant des manuscrits qu'il fallait prendre un peu de recul par rapport à des consignes très cadrées. Il ne faut pas oublier que les maisons d'édition ne sont pas gérées par des robots mais bien des personnes, qui ont chacune leur vision du métier, leur manière d'envisager l'édition. Par exemple, contrairement à ce qui est dit dans le 7ème "commandement", certaines maisons comme Bragelonne ne demandent, dans un premier temps, que les trente premières pages. Bon, avouons tout de même que ce cas là est plus rare. Mais il est bon de préciser tout ceci pour rappeler que rien ne vaut le renseignement direct sur le site de la maison d'édition, ou par téléphone. Il est très bien vu de procéder à un envoi qui correspond à la vision de la maison d'édition !
Sinon pour rester avec Lire, je n'avais pas lu les conseils dans le magazine mais dans le livre Comment se faire éditer ? Je possède l'édition de 2005 mais il y en a des plus récentes. La dernière datant de 2008. Mais elle est un peu chère (environ 30€ sur Amazon). En tout cas c'est avec ce livre que j'ai fait mes premiers pas dans la découverte de l'édition même si, comme je l'ai précisé plus haut, il faut en prendre et en laisser. Ne pas se faire un schéma trop carré du milieu.
Petit exemple tout bête, le livre dit qu'il faut envoyer ses manuscrits en recommandé avec accusé de reception... J'ai découvert, avec le temps, que les maisons d'édition détestaient ça parce que lorsque personne n'est là pour réceptionner le manuscrit, un employé est obligé de se déplacer jusqu'à la poste. Quand on reçoit plusieurs milliers de livres à l'année, on arrive à un bon paquet d'aller-retours !

Puis petite note personnelle... J'ai une affection particulière pour les cinq conseils de Richard Ducousset, dans lesquels il est inspensable de se reconnaître. Si pour vous l'écriture n'est pas nécessaire, vitale, alors vous n'aurez probablement pas la force de passer l'étape des refus des maisons d'édition. Pour avoir connu ça (je précise que je ne suis pas encore publié, je continue d'essuyer les légendaires refus ! Je posterai des exemples de courriers d'ici la semaine prochaine), je peux vous assurer que la première lettre est la plus difficile, mais est une étape indispensable. Aussi étrange que cela paraît, on ne devrait pas être accepté tout de suite, ne serait-ce que pour se tester.
Si on peut passer outre la douleur de voir son travail rejeté, et se relever pour continuer quoi qu'il arrive, alors je suis d'avis que l'on a assez de passion et de niaque pour défendre son projet au travers des épreuves. Si la pensée que vous n'avez pas le choix, qu'il faut continuer parce qu'il est impossible que vous viviez sans être publié vous traverse l'esprit, l'épreuve est passée avec succès. Si on baisse les bras tout de suite, et que l'on accepte de se passer de l'avenir d'écrivain auquel on aspirait, il faut croire que l'ambition n'était pas si forte que ce que l'on s'était imaginé.

Bon courage à ceux qui se lancent en tout cas ! ^^

C'est vrai que quand on essuie un refus, ce n'est pas toujours agréable, mais dans la vie il y a des hauts et des bas, et les déceptions font partie de la vie. Et puis, de mon côté, je crois que recevoir une lettre de refus serait déjà plus agréable qu'être publiée sans que personne n'achète mon livre.